Babouins de Guinée dans la forêt-galerie
Point d'eau
C'est la saison sèche, les feuilles des arbres sont jaunes, l'eau manque partout dans cette partie nord de la région du Boundou, région du sud-est du Sénégal.
Une des dernières mares de la région est sur le point de se tarir. Nous l'atteignons, par hasard, par le coté ouest de la piste. Surpris, par le bruit de notre véhicule,
une multitude d'oiseaux s'envole et des centaines de babouins s'enfuient. Nous restons longtemps immobiles et silencieux. A notre grande surprise, les babouins
reviennent, ils sont plus d'un millier. Ils boivent, se bousculent, se chamaillent, aboient. Les dominants s'imposent par la force. Des cris éclatent, vifs et stridents.
Ce vacarme ne dure que quelques minutes car soudainement, les babouins disparaissent. Seuls, quelques oiseaux demeurent dans le silence revenu.
Nous repartons, heureux et exaltés de ce spectacle inattendu.
Epouillage
Dans le parc, le jour se lève. Les tourterelles entonnent leurs roucoulements lancinants. Sous l'immense kapokier (fromager), c'est l'heure du réveil pour un groupe
de 50 babouins. Le comportement de ces individus est suivi par des primatologues.
Une femelle s'approche d'un mâle, patte avant tendue : c'est un signe de demande de communication. Délicatement, le mâle lui saisit une patte ;
l'épouillage commence. Consciencieusement, il retire les parasites nichés dans les poils de la femelle. Elle se laisse faire d'un air béat. Profitant d'une courte pose
du mâle, la babouine attrape la tête de son compagnon, et à son tour, le débarrasse de ses hôtes indésirables.
Un vol de choucadors à longue queue longe le fleuve en jacassant. Le soleil apparaît. Les babouins se mettent en marche et disparaissent dans le sous-bois.
Dans les palmiers rôniers du bord du fleuve Gambie
Dans le parc du Niokolo Koba, chaque matin, chaque soir, les babouins escaladent les palmiers rôniers pour consommer les noix. Très agiles, ils se suspendent aux palmes
qui crissent sous leur poids, ce bruit très caractéristique et celui des coquilles de noix vidées qu'ils laissent tomber au sol indiquent leur présence. En dehors de ces indices,
les babouins sont généralement silencieux, mais parfois, toute la forêt-galerie résonne du grand vacarme d'affrontements entre groupes rivaux.